1950 - 1hre 50
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Réalisateur : Robert Bresson---
Scénario et dialogues : R. Bresson, d'après l'œuvre de Georges Bernanos
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Claude Laydu : le curé d'Ambricourt
Adrien Bore: le curé de Torcy
Marie-Monique Arkell : la comtesse
Nicole Ladmiral : Chantal
Jean Riveyre : le comte
Nicole Maurey: Mlle Louise
Antoine Balpêtré : le docteur Delbende
Martine Lemaire : Séraphita Dumontel
Léon Arvel : Fabregars
Jean Danet : Olivier
Yvette Etiévant : la femme de ménage, compagne de Dufrêty
Bernard Hubrenne : Louis Dufrêty, un prêtre défroqué
Le jeune curé d'Ambricourt (Claude Laydu) subit l'hérédité de sa famille d'alcooliques et se nourrit uniquement de sucre, de pain et de mauvais vin. Sa santé s'en ressent. Il tient un journal intime sur lequel il couche les difficultés qu'il rencontre à se faire accepter par ses paroissiens dans cette campagne d'Artois. Les petites filles, surtout Séraphita (Martine Lemaire) se moquent de lui au catéchisme. Il confie ses problèmes au curé de Torcy (Armand Guibert) qui l'envoie se faire ausculter par le docteur Delbende (Antoine Balpêtré) et lui conseille d'avancer avec prudence pour conquérir la confiance de ses paroissiens. Le jeune prêtre ne suit pas ce conseil et se heurte au comte (Jean Riveyre) qu'il sait être l'amant de l'institutrice (Nicole Maurey) engagée pour instruire sa fille Chantal (Nicole Ladmiral), une adolescente qui déteste sa mère (Marie-Monique Arkell). Cette dernière est une femme brisée, ayant perdu la foi depuis la mort prématurée de son jeune fils. Le jeune curé est ensuite bouleversé par la mort du docteur Delbende, une mort qui ressemble à un suicide. Il s'entête à vouloir ramener la comtesse dans la religion et il y parvient. Mais elle meurt d'une crise cardiaque au cours de la nuit suivante. Les rumeurs incriminent le curé. Il part consulter un médecin à Lille et rencontre auparavant le cousin de Chantal, Olivier (Jean Danet), un homme qui commande un régiment de la légion étrangère. À Lille, le jeune curé apprend qu'il souffre d'un cancer de l'estomac. Réfugié chez Dufrety (Bernard Hubrenne), un prêtre défroqué vivant avec une femme, il meurt en affirmant que « tout est grâce ».
Fondé sur la voix intérieure du prêtre autant que sur les séquences filmées, ce film est l’adaptation de Journal d'un curé de campagne, un roman de Georges Bernanos publié en 1936 et récompensé par le prix de l'Académie française.Fidèle à l'esprit de l'écrivain, Bresson épure au maximum le récit en composant une suite de séquences d'une exemplaire sobriété. À tel point que François Truffaut a pu dire de ce film, qu’il admirait particulièrement, que chacun de ses plans est « aussi vrai qu’une poignée de terre ». Bresson limite le plus possible les expressions et les intonations de ses comédiens professionnels (par la suite, il ne travaillera d’ailleurs plus qu’avec des amateurs, qu’il appellera des « modèles »). S’imposant une distance remarquable par rapport à son sujet : « un homme qui raconte ses perpétuels états d'âme », il se refuse à tout effet mélodramatique et à toute interprétation mystique.Film profondément religieux et chrétien, Journal d'un curé de campagne est aussi l'exploration du comportement d'un être rebelle en proie à une idée fixe, ce qui est une constante dans l'œuvre de Bresson. S’abstenant de tout « psychologisme », comme de tout jugement de valeur, l’auteur montre uniquement ce qui lui semble suffisant de dévoiler, faisant ainsi du Journal d'un curé de campagne une œuvre envoûtante et mystérieuse.
- Prix Louis-Delluc 1950
- Grand Prix, Venise 1950
- Prix Méliès en 1951
- Prix de l'OCIC, 1951
Nicole MAUREY