Jean Vigo-Intégrale
H.264 | AC3 | 4,2 Go
Jean Vigo Accusé de trahison, le père de Jean Vigo, l'anarchiste Eugène Bonaventure de Vigo, dit Miguel Almereyda, meurt en prison dans des circonstances mystérieuses. Le jeune Jean passe son enfance dans la solitude, ballotté d'un internat à un autre. Il s'inscrit à la Sorbonne et commence à s'intéresser au cinéma. Sa santé fragile l'oblige à effectuer des séjours en sanatorium à Font-Romeu entre 1926 et 1928. En 1928, il s'installe à Nice et commence à travailler comme assistant opérateur aux studios de la Victorine.
L'oeuvre de Jean Vigo est unique dans l'histoire du cinéma. Un seul long métrage, mais qui influence de nombreux réalisateurs par sa vision originale du monde, notamment ceux de la Nouvelle vague française. Insolent et lyrique à la fois, mêlant l'étrange, la révolte et la tendresse, le style de Vigo fait de cet auteur maudit, souvent comparé au poète Arthur Rimbaud, l'un des précurseurs du surréalisme. Nourrie par le destin tragique de son père libertaire et de son enfance tourmentée, l'oeuvre de Vigo exprime le refus des discours préétablis et le rêve de justice. En 1929, il tourne son premier court métrage, À propos de Nice, pamphlet qui illustre sa théorie du point de vue documenté. Remarqué pour ce premier coup d'essai, il participe au IIe Congrès international du cinéma indépendant de Bruxelles en 1930. Grâce à Germaine Dulac, il obtient un contrat pour réaliser un court métrage documentaire sur le nageur Taris (1930). En 1932, le comédien René Lefèvre lui présente Jacques Louis-Nounez, propriétaire d'une écurie de chevaux de course passionné par le cinéma. Ce dernier finance Zéro de conduite que Jean Vigo tourne d'après son expérience de collégien. Le film, mélange d'esprit anarchiste et de lyrisme poétique, est interdit par la censure jusqu'en 1945. En 1933, Vigo tourne L'Atalante, oeuvre iconoclaste au lyrisme contemplatif. Le distributeur Gaumont rebaptise le film qui devient Chaland qui passe et en modifie le montage. Jean Vigo meurt sans pouvoir s'y opposer. Son discours, personnel et neuf, sa vision singulière du monde, faisant fi des règles établies, inspirera les cinéastes à venir.
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À propos de Nice
À propos de Nice 1930 - 25+21 min - 700Mo
Jean Vigo sait qu'il veut devenir cinéaste . Grâce au père de Lydou, il peut s'acheter une caméra. Il rencontre Boris Kaufman. Né en 1906, celui-ci serait (on n'en est pas sûr) le frère du réalisateur soviétique Dziga Vertov (1895-1924), pionnier du cinéma documentaire, créateur du cinéma vérité. De la fin 1929 à mars 1930, Vigo et Kaufman vont arpenter les rues de Nice afin de réaliser leur premier film A propos de Nice.Jean Vigo a dit d'A propos de Nice qu'il s'agissait d'un « point de vue documenté » et non d'un documentaire. Il est influencé par les théories de Vertov.
Ce film est un regard satirique sur le monde fortuné des estivants. Nice est une ville qui vit du jeu. Vigo nous montre les grands hôtels, les étrangers, la roulette, tout un monde qui contraste avec les quartiers pauvres. Tout ce monde d'oisifs est voué à la mort. Il s'agit d'une violente critique sociale. Plusieurs scènes sont des métaphores : un cireur cire des pieds nus, une femme se retrouve soudain nue dans son fauteuil, un estivant semble frappé de paralysie...
Son premier film ayant obtenu un succès d'estime, Jean Vigo peut envisager sa carrière de cinéaste avec optimisme. En 1930 à Nice, il crée le ciné-club Les Amis du cinéma. Les adhérents purent y découvrir entre autres des films soviétiques. En 1931 il réalise un film de commande de onze minutes sur le champion de natation Jean Taris. Ce film est surtout remarquable pour les prises de vues sous-marines que Vigo réutilisera dans L'Atalante. La même année Jean et Lydou ont un e fille, Luce. Il obtient ensuite la commande d'un court-métrage sur le tennisman Henri Cochet mais le projet sera abandonné. En 1932 il rencontre à Paris Jacques-Louis Nounez. C'est un homme d'affaires qui aime le cinéma, il se sent proche de Vigo et accepte d'être son producteur.
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Taris, roi de l'eau
Taris, roi de l'eau
1931 - 10 min | 150 Mo
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Zéro de conduite
1933 - 41 min
Réalisation :
Jean VigoScénario : Jean Vigo
Opérateur : Boris Kaufman
Musique : Maurice Jaubert
Distribution:
Jean Dasté : le surveillant Huguet
Robert Le Flon : le surveillant Parrain, dit Pète-sec
Delphin : le principal
Du Verron "Blanchar" : le surveillant-général, dit Bec-de-gaz
Louis Lefebvre : l'élève Caussat
Léon Larive : le professeur de chimie
Gilbert Pruchon : l'élève Colin
Émile : Madame Colin, dite Mère Haricot
Gérard de Bédarieux : l'élève Tabard
Louis de Gonzague-Frick : Frick, le préfet
Constantin Goldstein-Kehler : l'élève Bruel
Henri Storck : le curé
Michèle Fayard : la fille du gardien •Félix Labisse : le premier pompier •Albert Riéra : un veilleur de nuit •Georges Patin : le deuxième pompier •Raphaël Diligent : le troisième pompier •Georges Vakalo : le quatrième pompier •Louis Berger : Le correspondant •Georges Berger : le gardien •Natale Bencini : un acrobate •Leonello Bencini : un acrobate •Georges Belmer : un enfant •Émile Boulez : un enfant •Maurice Cariel : un enfant •Jean-Pierre Dumesnil : un enfant •Igor Goldfarb : un enfant •Lucien Lincks : un enfant •Charles Michiels : un enfant •Roger Porte : un enfant •Jacques Poulin : un enfant •Pierre Regnoux : un enfant •Ali Ronchy : un enfant •Georges Rougette : un enfant •André Thille : un enfant •Pierre Tridon : un enfant •Paul Vilhem : un enfant
Entre décembre 1932 et janvier 1933, Vigo tourne Zéro de conduite. Le directeur de la photo est Boris Kaufman, la musique est de Maurice Jaubert . C'est une oeuvre autobiographique puisque le film met en scène des enfants internes dans un collège. la discipline y est si sévère que les enfants préparent une conspiration. L'élève Tabard dit merde au professeur mielleux qui lui caressait la main. Convoqué chez le proviseur, sommé de s'expliquer, il n'a qu'une réponse : « Monsieur le professeur, je vous dis merde ! ». Cette réplique est inspirée d'une manchette de La Guerre sociale adressée au gouvernement par Almereyda : «Je vous dis merde ! ». Plus tard, la révolte éclate au dortoir. Les plumes volent, le surveillant est attaché sur son lit. le lendemain est le jour de la fête du collège. Les officiels invités (préfet, prêtre, militaire) reçoivent toutes sortes de projectiles de la part des enfants grimpés sur le toit. le désordre est général, le drapeau à tête de mort est hissé, les enfants s'enfuient sur les toits puis dans la campagne.
Zéro de conduite fut critiqué par le pouvoir. Les protestations furent nombreuses, notamment celle des Pères de famille organisés. Pour eux, le film faisait l'éloge de l'indiscipline et constituait une atteinte au prestige du corps enseignant. Après une projection unique, le film est interdit par la censure et les cinéphiles devront attendre 1945 pour le voir. Vigo avait pris le parti des enfants représentant l'imagination et la création contre les adultes, bourgeois hypocrites et méchants. Ce film n'est cependant pas manichéen car les enfants ne sont pas tous des saints : ils peuvent être eux aussi sournois et pervers. Zéro de conduite a une profonde sensibilité libertaire. Face aux entraves à la liberté et au bonheur, la révolte est nécessaire. Jean Vigo représente les tenants du pouvoir que sont l'Etat, l'Eglise et l'armée sous la forme de marionnettes qu'il faut abattre dans un grand jeu de massacre.
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L'Atalante
1934 - 1hre 29
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Film complet
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Réalisateur :
Jean VigoScénario : J. Vigo, Albert Riera, d'après une idée de Jean Guinée
Distribution:
Michel Simon : Le père Jules
Jean Dasté : Jean
Dita Parlo : Juliette
Louis Lefebvre : Le petit mousse
Gilles Margaritis : Le camelot
Maurice Gilles : Le propriétaire
Fanny Clar : La mère de Juliette
Raphaël Diligent : Le père de Juliette
René Blech : Le garçon d'honneur
Paul Gen : L'invité qui boite
Lou Tchimoukov
Genya Lozinska
Albert Riéra
Jacques Prévert : une silhouette
Charles Dorat : le voleur
Paul Grimault
Pierre Prévert : le voyageur pressé
Jean, le patron d'un chaland, épouse Juliette, une jeune villageoise. Le jour même de leurs noces, leur bateau doucement les emmène vers Paris. La jeune femme se rejouit des quelques heures qu'elle passera dans la capitale. Jean prend ombrage de cette joie. Le soir de leur arrivée, Jean ne peut promener sa femme ; son second, le père Jules, est descendu à terre ; il est rentré tard ivre-mort. La déconvenue est grande pour Juliette. Le lendemain enfin, elle peut parcourir les rues de Belleville avec son mari. Ils entrent dans un café. Juliette danse avec un matelot. Jaloux, Jean rudoie le danseur et emmène sa femme : elle ne quittera plus le chaland. Le lendemain, Juliette profite de l'absence de son mari pour aller flâner à la fête voisine. Jean rentre. Furieux de ne pas trouver sa femme, il donne ordre de lever l'ancre. Juliette, seule, sans argent, cherche du travail. Jean devient triste, découragé. Le père Jules va à la recherche de Juliette. Il la retrouve et la ramène à son mari.
Disque 1 | 3 Go
Les suppléments
- Jean Vigo-Cinéaste de notre temps
- Les voyages de L'Atalante
- Michel Gondry-Hommage à Jean Vigo
- Otar Losseliani sur Vigo
- Truffaut et Rohmer-À propos de L'Atalante